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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 18:03

Travail et vie privée : un équilibre fragile mais un enjeu clé

16/06/2014 journal la montagne

Un bénéfice pour l'entreprise et le salarié

86 % des salariés estiment qu'il y a un lien très fort entre qualité de vie au travail et conciliation de la vie privée et professionnelle.

C'est ce qui ressort d'un sondage effectué, au plan national, par TNS Sofres auprès de 1.026 salariés actifs des secteurs public et privé. Un sondage dont les données vont constituer le fil rouge de cette 11 e Semaine pour la qualité de vie au travail.

1: Premier enseignement : concilier vie professionnelle et privée est un en jeu clé de la satisfaction au travail. Un bon équilibre constitue un élément essentiel pour 75 % des salariés interrogés, tandis que 99 % le citent comme important. Reconnaissance, autonomie et perspectives d'évolution sont citées par respectivement 52 %, 52 % et 49 %. Au-delà, c'est une conception partagée par tous. Quels que soient leur âge, leur sexe, leur configuration familiale, leur catégorie socioprofessionnelle, le secteur d'activité et la taille de leur entreprise, les salariés interrogés s'accordent pour positionner équilibre vie professionnelle\vie privée et intérêt du travail en tête des facteurs de satisfaction professionnelle.

2:76 % des salariés estiment facile de concilier vie professionnelle et privée (15 % très facile, 61 % assez facile). Cependant cette conciliation est jugée difficile pour 24 % d'entre eux.

3: Paradoxalement, 57 % des salariés reconnaissent avoir des difficultés à se dégager du temps pour accomplir des formalités administratives et 50 % pour les tâches ménagères. S'investir dans la vie sociale leur apparaît complexe. 51 % rencontrent des difficultés à passer du temps avec leurs proches et 48 % s'accorder des sorties.

4: La vie de famille, et particulièrement les enfants, semble en pâtir : 55 % des parents estiment qu'ils n'ont pas la possibilité de s'occuper de leurs enfants comme ils le souhaiteraient.

5: Un tiers des salariés (34 % exactement) estime consacrer trop de temps au travail. Ils sont plus nombreux parmi ceux travaillant 40 heures ou plus par semaine (53 %) ou les managers (39 %).

6: Outre les préoccupations professionnelles, le travail à la maison affecte 26 % des salariés. Et on atteint 38 % pour les cadres. Cependant, ils sont 19 % à reconnaître que la vie privée empiète fréquemment sur la vie professionnelle.

7: La majorité des salariés relève que peu de chose est mis en place dans leur entreprise pour faciliter la conciliation entre vie professionnelle et vie privée. Avec une note de cinq sur dix, les résultats sont sans appel : les salariés manifestent clairement leur insatisfaction à l'égard de l'investissement des entreprises sur le sujet. Ils sont quand même 51 % à reconnaître que leur supérieur hiérarchique fait des efforts. Mais seuls 38 % estiment que la direction de leur entreprise s'est emparée du problème.

8: Près des trois quarts des salariés en convaincus : un bon équilibre profite aux salariés autant qu'aux entreprises. Pour eux les bénéfices sont multiples : meilleure santé et taux de stress diminué contribuent à une baisse du taux d'absentéisme. Ce qui assure à l'entreprise un gain de productivité.

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 10:38

Protection des données personnelles au travail : les bonnes pratiques

 

 

Le 28 janvier 2013, 7ème journée européenne de la protection des données personnelles et de la vie privée, est l'occasion pour toutes les autorités européennes de rappeler le droit élémentaire de chacun à la protection de ses données personnelles. Cette année, la CNIL profite de l'évènement pour publier une série de fiches pratiques destinées à accompagner les salariés et les employeurs dans leur gestion des données personnelles au travail. Recrutement, contrôle des horaires, de l'utilisation d'internet et de la messagerie, géolocalisation, vidéosurveillance : quel est le cadre légal ? Quelles sont les erreurs à éviter ? Quels sont les droits des employés ?

La protection des données à caractère personnel est devenue un sujet majeur dans les relations sociales sur les lieux de travail. Des outils comme la vidéosurveillance ou la géolocalisation sont largement mis en place. En effet, dans le cadre du recrutement ou de la gestion des carrières, les employeurs utilisent de plus en plus d'applications informatiques. En outre, les dispositifs de contrôle de l'activité des employés liés aux nouvelles technologies se multiplient : contrôle de l'usage d'internet, de la messagerie, géolocalisation, biométrie, vidéosurveillance, etc.

Ces dispositifs enregistrent quantité de données personnelles sur les salariés et peuvent parfois porter atteinte à leurs droits ou à leur vie privée.

A l'heure du développement de l'utilisation des smartphones, du télétravail et du bring your own device, il est nécessaire de maintenir de maintenir un équilibre entre le contrôle de l'activité des salariés et la protection de la vie privée. Cet équilibre passe avant tout par une bonne compréhension des droits et des obligations de chacun, et du cadre légal applicable.

La CNIL encadre l'utilisation de ces outils, y compris sur les lieux de travail, notamment en s'assurant que les personnes concernées (employeurs, employés, organisations syndicales, etc.) sont informées de leurs droits et de leurs obligations en matière de protection des données à caractère personnel.

En 2012, plus de 10 % des plaintes reçues par la CNIL concernaient le monde du travail. 17 d'entre elles ont donné lieu à des mises en demeure. Les principaux manquements concernaient l'absence ou la mauvaise information des employés, l'absence de déclaration, la collecte excessive ou non pertinente de données personnelles.

C'est dans ce cadre que la CNIL publie, à l'occasion de la journée européenne de la protection des données, cinq fiches thématiques sur les principales problématiques

   cliquer sur lien ci-dessous http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/approfondir/dossier/travail/FICHETRAVAIL_BIOMETRIE.pdf

http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/approfondir/dossier/travail/FICHETRAVAIL_INFORMATIQUE.pdf

http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/approfondir/dossier/travail/FICHETRAVAIL_VIDEOSURVEILLANCE.pdf

http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/approfondir/dossier/travail/FICHETRAVAIL_GEOLOCALISATION.pdf

http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/approfondir/dossier/travail/FICHETRAVAIL_RECRUTEMENT.pdf

 L'influence des technologies dans les relations professionnelles fait également partie du programme d'études 2013 de la CNIL.

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 18:56
Comité d’Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail

Le travail, source d’épanouissement???


La souffrance physique et morale augmente de façon inquiétante dans tous
les secteurs professionnels aux conditions de travail fortement dégradées.
La Révision Générale des Politiques Publiques, les suppressions massives
d’emplois, le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, le manque
criant d’informations sur les réorganisations, ont créé sur le terrain un climat
de tension, une souffrance au travail et une désespérance des agents,
jamais connus jusqu’à ce jour.
L’augmentation des suicides, observée depuis plusieurs mois dans les services
est, à ce titre, suffisamment significative et montre bien malheureusement
la détérioration de la situation.
Les mesures du Gouvernement, prises dans l’urgence, de façon dogmatique,
sans aucun dialogue social, dans une logique purement comptable
(regroupements et fusions de services, fermetures arbitraires d’autres, mobilités imposées…),
s’avèrent parfois incompréhensibles au plan local et ne permettent plus
aux agents d’avoir une vision claire et confiante de leur avenir.
Dans le cadre des restructurations engagées et notamment dans les nouvelles
entités constituées, les agents issus de divers ministères et/ou de divers
établissements publics sont parfois regroupés, sans qu’il y ait eu au préalable
une réflexion cohérente sur leurs missions, sans volonté d’harmonisation
des régimes indemnitaires. Ils subissent au quotidien des injonctions
contradictoires, et sont confrontés localement à des décisions entrainant
des situations absurdes et arbitraires.
Les suppressions successives d’emplois, la pénurie d’agents qualifiés observée
sur certains types de postes, ne permettront plus bientôt d’assurer,
sur l’ensemble du territoire national, les missions de service public attendues
de nos concitoyens.
Depuis de nombreux mois l’UNSA Fonction publique dénonce ces incohérences
ainsi que l’absence criante de dialogue social (en opposition totale
avec l’esprit des accords de Bercy de 2008) et la dégradation continue des
conditions de travail.
L’accord « Santé et sécurité au travail dans la fonction publique » doit être
porteur de progrès pour l’ensemble des agents de la Fonction Publique.

Pour l’UNSA Fonction Publique, l’objectif de renforcement de la politique
de santé au travail et d’amélioration des conditions de travail
dans la fonction publique est une priorité forte.

Elisabeth DAVID

Secrétaire Générale

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 12:34

 

 

 

 

 

  

Décret n° 2011-354 du 30 mars 2011 relatif à la définition des facteurs de risques

professionnels

NOR: ETSS1107954D

Publics concernés : travailleurs soumis à la quatrième partie du code du travail.

Objet : définition des facteurs de risques professionnels pris en compte dans le cadre de la prévention de la pénibilité

ainsi que du droit à une retraite anticipée pour pénibilité.

Entrée en vigueur : le présent décret est applicable :

 

 

 

 

 

s'agissant du suivi des expositions des travailleurs, aux expositions intervenues à compter d'une date qui sera fixée

par un décret ultérieur et au plus tard au 1er janvier 2012 ;

 

 

 

s'agissant du droit à une retraite anticipée pour pénibilité, aux demandes déposées pour des retraites prenant effet

à compter du 1er juillet 2011.

Notice : la

 

 

 

loi n° 2010-1330 du 9 novembre 2010

portant réforme des retraites a instauré diverses mesures relatives à

la prise en compte de la pénibilité dans les parcours professionnels qu'il s'agisse de sa prévention (dispositif de suivi

des expositions des travailleurs, accord ou plan d'action de prévention de la pénibilité) ou de sa compensation (droit à

une retraite anticipée pour pénibilité).

Les dispositions de cette loi, relatives au suivi des expositions des travailleurs ainsi que celles relatives au droit à la

retraite anticipée pour pénibilité au travail, mentionnent des facteurs de risques professionnels liés à des contraintes

physiques marquées, à un environnement physique agressif ou à certains rythmes de travail susceptibles de laisser

des traces durables identifiables et irréversibles sur la santé, dont la liste est fixée par décret.

Le présent décret définit ces facteurs de risques professionnels pour les besoins de ces deux dispositifs.

Références : les textes créés ou modifiés par le présent décret peuvent être consultés, dans leur rédaction issue de

cette modification, sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr/).

Le Premier ministre,

Sur le rapport du ministre du travail, de l'emploi et de la santé,

Vu le

 

 

 

code du travail

, notamment l'article L. 4121-3-1 ;

Vu l'avis du conseil de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés en date du 22 février 2011 ;

Vu l'avis de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie en date du 24 février 2011 ;

Vu l'avis de la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles en date du 28 février 2011 ;

Vu l'avis du conseil central d'administration de la Mutualité sociale agricole en date du 2 mars 2011 ;

Vu l'avis du conseil de la Caisse nationale d'assurance vieillesse des travailleurs salariés en date du 8 mars 2011 ;

Vu l'avis du Conseil d'orientation sur les conditions de travail en date du 11 mars 2011,

Décrète :

Article 1

Le chapitre Ier du titre II du livre Ier de la quatrième partie du code du travail est ainsi modifié :

1° Les articles R. 4121-1 à R. 4121-4 forment une section 1 intitulée : « Document unique d'évaluation des risques » ;

2° Il est ajouté une section 2 ainsi rédigée :

« Section 2

« Pénibilité

« Art. D. 4121-5. - Les facteurs de risques mentionnés à l'article L. 4121-3-1 sont :

« 1° Au titre des contraintes physiques marquées :

« a) Les manutentions manuelles de charges définies à l'article R. 4541-2 ;

« b) Les postures pénibles définies comme positions forcées des articulations ;

« c) Les vibrations mécaniques mentionnées à l'article R. 4441-1 ;

Détail d'un texte 31/03/11 11:10

file:///Users/afichard/Documents/Données%20utilisateurs%20Microsoft/Pièces%20jointes%20enregistrées/definition-risques-pro.webarchive Page 2 sur 2

« 2° Au titre de l'environnement physique agressif :

« a) Les agents chimiques dangereux mentionnés aux articles R. 4412-3 et R. 4412-60, y compris les poussières et les

fumées ;

« b) Les activités exercées en milieu hyperbare définies à l'article R. 4461-1 ;

« c) Les températures extrêmes ;

« d) Le bruit mentionné à l'article R. 4431-1 ;

« 3° Au titre de certains rythmes de travail :

« a) Le travail de nuit dans les conditions fixées aux articles L. 3122-29 à L. 3122-31 ;

« b) Le travail en équipes successives alternantes ;

« c) Le travail répétitif caractérisé par la répétition d'un même geste, à une cadence contrainte, imposée ou non par le

déplacement automatique d'une pièce ou par la rémunération à la pièce, avec un temps de cycle défini. »

Article 2

 

Le ministre du travail, de l'emploi et de la santé et le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la

ruralité et de l'aménagement du territoire sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent

décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait le 30 mars 2011.

François Fillon

Par le Premier ministre :

Le ministre du travail,

de l'emploi et de la santé,

Xavier Bertrand

Le ministre de l'agriculture, de l'alimentation,

de la pêche, de la ruralité

et de l'aménagement du territoire,

Bruno Le Maire

  
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 19:36
Acquis sociaux
La chronologie qui suit n’est pas exhaustive. Elle ne retient que les aspects concernant l’ensemble des salariés, ce qui exclut les très nombreux résultats de luttes d’entreprises, locales, professionnelles. Trois remarques s’imposent : La tradition française favorise la plupart du temps la loi pour entériner les acquis sociaux.

Ces acquis ne sont jamais octroyés. Ils sont toujours le fruit de luttes souvent âpres, opiniâtres, faites de terribles sacrifices de la part de ceux qui y participèrent.

On note des "creux" très importants à certaines périodes (1919-1930, par exemple). Ce sont des périodes (généralement liées à des phases de récession économique) au rapport de force très difficile pour les salariés souvent contraints de se battre sur la défensive.

1884 - Loi autorisant la création des syndicats.

1892 - Interdiction du travail de nuit des femmes.

1906 - Repos obligatoire de 24 heures hebdomadaires.

1910 - Loi sur les retraites ouvrières et paysannes.

1919 - Limitation de la journée de travail à 8 heures (et la semaine à 48 heures), Loi sur les conventions collectives (sans réel effet avant 1936).

1930 - Mise en place des assurances sociales.

1932 - Mise en place des allocations familiales.

1936 - Augmentation générale importante des salaires - Mise en place des "délégués ouvriers" dans les entreprises de plus de 10 ouvriers - Loi sur les 40 heures hebdomadaires - Loi sur les congés payés (deux semaines) - Loi sur les conventions collectives.

1945-1947 - Au nombre des acquis durables de la Libération figurent les nationalisations de grandes entreprises et la participation des salariés à leur gestion - les comités d’entreprise - mise en place de la Sécurité sociale - statut de la fonction publique - grille des salaires - inscription du droit de grève dans le préambule de la constitution.

1950 - Création du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti).

1956 - Adoption de la troisième semaine de congés payés - fond de solidarité pour les "vieux travailleurs" - réduction partielle des abattements de zone sur les salaires.

1958 - Création des ASSEDIC.

1968 - Extension de la 4ème semaine de congés payés (adoptée le 2 mai, avant les mouvements de grève) - loi reconnaissant la section syndicale d’entreprise - augmentation du SMIG de 35 % - augmentation des salaires de 15 à 20 % parfois plus - échelle mobile des salaires dans de nombreuses branches - retour progressif aux 40 heures hebdomadaires abandonnées après la guerre.

1971 - Loi sur le paiement mensuel des salaires - accords syndicats-patronat, puis loi sur la formation professionnelle continue.

1974 - Décret sur les CHS (Comité d’Hygiène et de Sécurité) - accord interprofessionnel, instituant l’indemnisation du chômage à 90 % en cas de licenciement économique.

1975 - Loi sur le contrôle des licenciements économiques.

1979 - Loi délimitant les contrats à durée déterminée.

1982 - Réduction de la durée légale du travail à 39 heures - institution de la cinquième semaine de congés payés -abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans - extension des droits syndicaux, création du droit d’expression des salariés - création des CHSCT (Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail).

A partir de 1985 : Avec l’assaut sur la flexibilité du travail notamment, des efforts considérables sont déployés par le patronat et le pouvoir politique. Ils remettent en cause, soit par voie législative, soit par voie contractuelle, la plupart des acquis sociaux (la loi quinquennale de 1993 et les remises en cause des différents éléments de la protection sociale constituent des pièces maîtresses de l’offensive). L’action syndicale doit s’efforcer de conjuguer l’action défensive contre la remise en cause des garanties collectives et l’obtention de nouveaux acquis.

A partir de janvier 2000 : Grâce au soutien à tous les partis réactionnaires des forces de gauche et à l’abandon de la lutte des classes au nom du "tous ensemble", la déréglementation est mise en place par voie réglementaire. La loi Aubry des 35 heures permet la casse programmé du code du travail et des conventions collectives nationales, et ainsi de la quasi-totalité des acquis sociaux arraché au grand capital. Actuellement avec la mise en place probable de la loi sur les 35 heures dans la fonction publique, nous assistons à la casse des statuts de la fonction publique. En attendant de nouveaux lendemains qui déchantent.

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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 19:32
CHRONOLOGIE

1886 - Création à Lyon de la Fédération nationale des syndicats et groupements corporatifs de France. Le mouvement ouvrier s’était reconstitué peu à peu après l’écrasement de la Commune. Deux ans après la loi de 1884 autorisant les syndicats, ce premier regroupement constitue une incontestable avancée de l’autonomie ouvrière contre les tentatives de contrôle de la bourgeoisie. La tutelle du POF (Parti Ouvrier Français de Jules Guesde et Paul Lafargue) qu’elle subit très vite, souvent de manière bureaucratique, permet cependant d’ancrer la conception d’un syndicalisme de lutte de classe.

1892 - Fondation à Saint-Etienne de la Fédération Nationale des Bourses du travail. Elle se crée essentiellement par opposition à la Fédération Nationale des Syndicats. Elle est dominée par les anarchistes. En son sein, et sous l’impulsion de Fernand Pelloutier se forgent les thèses anarcho-syndicalistes (un syndicalisme révolutionnaire antiétatique basant son action sur la grève générale) qui marqueront profondément le mouvement syndical français.

1895 - Naissance du syndicalisme confédéré. Du 23 au 28 septembre des militants représentant des Bourses du Travail, des syndicats fédérés ou indépendants se réunissent en congrès. La Confédération Générale du Travail est née.

1902 - Congrès de Montpellier. Il faut, en fait, attendre cette date pour que le syndicalisme s’unisse vraiment : la Fédération Nationale des Bourses du travail s’intègre définitivement dans l’organisation de la CGT. La CGT adopte alors ses structures durables basées sur la double organisation horizontale et verticale. Progressivement, se mettent en place des Fédérations d’industries regroupant les salariés d’une même branche (en remplacement des fédérations de métiers). Les Bourses du travail se transformeront de leur côté en Unions départementales.

1906 - Le congrès d’Amiens confirme les grandes orientations du syndicalisme français :

reconnaissance de la lutte de classe ;

lutte pour la suppression du salariat et du patronat (" l’expropriation capitaliste") ;

prise en charge de l’économie par le syndicat devenant "groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale" ;

la grève générale comme moyen d’action.

Si les syndiqués ont l’entière liberté d’agir en dehors du syndicat, au sein d’organisations politiques ou philosophiques, le syndicat pour sa part mène l’action contre le patronat sans se préoccuper "des partis ou des sectes qui, en dehors ou à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale".

1909 - Démission de Victor Griffuelhes, secrétaire général de la CGT depuis 1901, très représentatif des "syndicalistes-révolutionnaires". Après un passage éclair du réformiste Louis Niel, il est remplacé par Léon Jouhaux. Celui-ci également issu du syndicalisme révolutionnaire, se réclamera surtout du réalisme puis du réformisme. Il restera secrétaire général de la CGT jusqu’en 1947.

1914-1918 - Malgré les engagements antérieurs contre la guerre, la majorité de la CGT s’engouffre dans l’union sacrée. Léon Jouhaux accepte des responsabilités nationales l’impliquant dans l’effort de guerre. Une minorité continue à s’opposer à la guerre.

1919 - Création de la CFTC, surtout implantée en milieu employé. Sa naissance discrète, son peu d’influence jusqu’à la seconde guerre mondiale ne peuvent masquer deux éléments majeurs : l’introduction du pluralisme syndical dans la vie française, et sa justification par un engagement idéologique (ici, la religion). Cette même année 1919 voit se réaliser un fort courant d’adhésions à la CGT dans un climat d’exaspération après la terrible épreuve de la guerre et les promesses sociales non tenues. Cette flambée retombera après l’échec des grands mouvements de grèves de 1920 partis des chemins de fer et les débats très durs auxquels ils donneront lieu à propos de la tactique des luttes.

1921-1922 - L’attitude durant la révolution russe de 1917 divise profondément la CGT. Les positions se cristallisent entre réformistes estimant que la société peut être modifiée progressivement et les révolutionnaires qui entendent la changer brutalement. La scission est consommée par l’éviction de fait du courant révolutionnaire contraint de créer la CGTU en 1922.

1922-1933 - Les deux courants demeurent éloignés. Le courant révolutionnaire qui semblait en passe de prendre la majorité à la veille de la scission, stagne dans une CGTU s’enfermant dans une attitude sectaire et une tendance à la politisation systématique. La CGTU mène cependant des luttes courageuses malgré une répression féroce. La CGT, de son côté, favorise le compromis au détriment de l’action des salariés. Chacune prône l’unité tout en campant sur ses positions.

1934-1936 - Face au péril fasciste intérieur et extérieur, les deux courants se rapprochent. Ils mènent des pourparlers dès 1934. En 1935, les deux congrès simultanés décident de la réunification qui se réalise au congrès de 1936. CGT et CGTU avaient participé à l’élaboration du programme du Rassemblement populaire (appelé ensuite Front populaire) qui devait remporter les élections législatives en mai 1936 (deux mois après le congrès de réunification).

1936-1939 - Les grèves de juin 1936, ses acquis, entraînent un fort courant d’adhésions au syndicalisme qui profite essentiellement au courant révolutionnaire dans la CGT. Celle-ci se trouve renforcée dans ses orientations par l’apport des deux courants : insertion dans la vie nationale et lutte de classe se conjuguant pour donner son originalité au syndicalisme français.

1939 - Avec la désagrégation du Front populaire, les désaccords se creusent entre les deux courants. L’attitude face aux événements internationaux va jouer un rôle majeur dans la division. Le pacte germano-soviétique permet à un groupe particulièrement réactionnaire (conduit par Belin qui deviendra ministre du travail de Pétain) d’emporter la décision de la direction confédérale majoritairement réformiste : les militants appartenant au Parti communiste et les organisations qu’ils dirigent sont exclus de la CGT. C’est à nouveau la scission.

1940 - Dissolution le 9 novembre de la CGT et de la CFTC par Pétain. Le 15 novembre, signature par neuf dirigeants de la CGT et de la CFTC du "Manifeste" tentant de préserver l’indépendance du syndicalisme. Sous la direction de Benoît Frachon, le courant révolutionnaire conduit la lutte syndicale clandestine.

1943 - Des responsables des deux courants signent dans la clandestinité les accords du Perreux entraînant la réunification.

1944-1947 - Cohabitation des deux courants dans la CGT unique, symbolisée par l’existence de deux secrétaires généraux : Benoît Frachon et Léon Jouhaux. La CGT qui a participé à l’élaboration du programme du CNR (Conseil national de la Résistance) contribue à la "bataille de la production" et aux grandes réformes qu’il prévoyait. Pour la troisième fois de son histoire, après 1919 et 1936, le syndicalisme français prend un véritable caractère de masse. Dans cette période, en 1945, est fondée la FSM (Fédération syndicale mondiale), fédération syndicale internationale unitaire. En France, une organisation catégorielle de cadres (la CGC) se crée en 1946.

1947-1949 - Les tensions politiques à l’intérieur du tripartisme (alliance au gouvernement et à l’assemblée des trois grands partis politiques : socialistes, démocrates-chrétiens et communistes), se répercutent sur le mouvement syndical. Le choix de la tutelle américaine sur la vie nationale avec le plan Marshall renforce les désaccords. En décembre 1947, le courant réformiste désormais minoritaire et réuni autour de la revue Force Ouvrière, fait scission. Il crée la CGT-FO l’année suivante, tandis que la Fédération de l’éducation nationale choisit l’autonomie, ainsi que différents autres syndicats de moindre importance. La scission frappe également le syndicalisme international : en 1949, se crée la CISL (Confédération Internationale des Syndicats Libres) qui deviendra la C.E.S. (Confédération européenne des syndicats), véritable internationale réformiste, à laquelle adhère FO. En 1948 est créée l’Union Générale des Ingénieurs et Cadres CGT (UGIC).

1950-1960 - Ces années sont marquées par la guerre froide et la politique dite de troisième force (alliance du MRP et du Parti socialiste contre les gaullistes d’un côté et les communistes de l’autre) appuyée par FO et en partie par la CFTC. Celle-ci voit son influence progresser. Une minorité organisée depuis 1948 autour du SGEN (Syndicat Général de l’Education Nationale) tente d’orienter la CFTC dans une voie plus moderne. Elle souhaite l’abandon de la référence à la collaboration de classes, une prise de distance à l’égard de l’Eglise. Elle défend une vision progressiste, voire socialiste de la société. La CGT, tout en conduisant les luttes revendicatives, mène un combat contre les guerres coloniales et pour la défense de la paix. Quant à FO, essentiellement soudée par l’anticommunisme, elle prône la politique de la "présence" (être partout où se décide le sort des salariés.

1964 - Le courant "Reconstruction" de la CFTC (l’ancienne minorité) obtient du congrès la "déconfessionnalisation" de l’organisation qui devient désormais CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail). Une petite minorité décide cependant de maintenir la CFTC et fait scission.

1966 - Le premier accord d’unité d’action est signé entre la CGT et la CFDT. FO refuse de s’y rallier.

1968 - Si les grèves de mai-juin sont d’une puissance inégalée, elles n’entraînent pas le fort mouvement d’adhésions de 1936 et 1945. Les organisations syndicales ont été certes très actives dans le mouvement mais sont divisées sur les perspectives politiques et la tactique des luttes.

1969 - L’UGIC devient UGICT-CGT organisant les ingénieurs, cadres, techniciens et agents de maîtrise.

1970 - Au cours de son Congrès, la CFDT se prononce pour un "socialisme autogestionnaire" et reconnaît l’existence de la lutte des classes.

1972 - La CGT approuve la signature du Programme commun de gouvernement par les partis de gauche (communiste, socialiste et mouvement des radicaux de gauche). Depuis plusieurs années, la CGT défendait l’idée de ce programme à l’élaboration duquel elle était prête à participer, ce que le refus des autres organisations syndicales ne permit pas. Elle devait soutenir ensuite ce programme politique, aliénant ainsi une part de son autonomie.(voir Annexe 3)

1974 - Un second accord est signé entre la CGT et la CFDT. Plus complet que le précédent, il est plus précis également sur les modalités d’action. Entre-temps, la CFDT a condamné les actions aventuristes qu’elle favorisait depuis 1968.

1979 - A son congrès de Brest, la CFDT décide du "recentrage" de son orientation. Elle entend désormais s’appuyer sur le réalisme et la négociation. Elle abandonne ses élans révolutionnaires issus de 1968. Elle réfute la conception d’affrontement global sur laquelle était basée l’unité CGT-CFDT. En fait, la rupture est consommée dès 1977, en lien étroit avec celle des partis de gauche. Les accords signés à partir de ce moment auront très peu d’effet.

1980-1990 - La CGT, comme la CFDT, saluent la victoire de la gauche en 1981 et appuient les premières réformes. Dès 1982, les attitudes divergent : la CFDT soutient le plan d’austérité du gouvernement tandis que la CGT le critique sans pour autant être en mesure de susciter une mobilisation. FO demeure pragmatique et continue à prôner la "politique contractuelle" (il faut attendre son congrès de 1989 pour qu’elle affirme une certaine volonté de lutte). Dans les années qui suivent, les syndicats sont confrontés à l’approfondissement de la crise de société et aux mutations profondes qui bouleversent le salariat. En même temps que l’on peut parler de crise du syndicalisme, les luttes prennent, depuis 1986, un caractère nouveau marqué par une responsabilité plus grande des salariés.

1990-1995 - Ces années voient la remise en cause de la lutte des classes, concept qui a marqué le siècle et influencé le mouvement syndical : les sociétés socialistes se sont effondrées, les tentatives réformistes ont avorté. Le mouvement syndical connaît de nouveaux éclatements : création du SUD-PTT et du CRC-Santé par scissions des fédérations CFDT, explosion de la FEN qui se divise en deux (avec création de la FSU). Simultanément s’opèrent des recompositions : des organisations autonomes, essentiellement issues du secteur public se regroupent à l’initiative de la FEN et de la FGAF (Fédération Générale Autonome des Fonctionnaires) en créant en 1993 l’UNSA (Union Nationale des Syndicats Autonomes), avec, comme objectif leur "reconfédéralisation". Dans le même temps, le libéralisme fait des ravages et les syndicats sont confrontés à une situation grave : précarité, chômage, marginalisation, bas salaires, dévaluation des qualifications, remise en cause des droits sociaux menacent la société d’implosion. Confronté à ce défi, le syndicalisme dispersé doit retrouver son efficacité en dépassant ses désaccords idéologiques. L’orientation de la FSM que la CGT tente depuis vingt ans d’infléchir dans le sens de la démocratie et de l’indépendance, tourne le dos à ces principes à un point tel qu’elle décide de la quitter (décision du congrès de 1995). La fin de l’année 1995 voit se développer de grandes luttes sociales.

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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 08:50

les échos:

 

Selon une enquête menée par l'Institut de veille sanitaire, l'absence de reconnaissance est au coeur de la souffrance des salariés dans les entreprises. Un constat qui remet en cause les pratiques de management et les modes d'organisation du travail. Peu à peu, les DRH en prennent conscience et tentent, par des moyens ingénieux à l'heure où les budgets se resserrent, de rétablir un meilleur équilibre entre la contribution des salariés et la rétribution de leurs équipes. Mais la tâche s'avère complexe...
Stress : les salariés souffrent toujours d'un manque de reconnaissance

[ 17/02/09  ]

NATHALIE QUÉRUEL

Dépression, anxiété, stress... ces maux n'épargnent plus les salariés français. Menée sous l'égide de l'Institut de veille sanitaire, une étude épidémiologique, baptisée Samotrace et dont les premiers résultats sont dévoilés par le magazine « Santé & Travail », met en lumière l'ampleur du désarroi dans les entreprises.

Le mal ne date pas d'hier. Sur 6.000 salariés interrogés par 120 médecins du travail entre 2006 et 2008, une femme sur trois (37 %) et un homme sur quatre (24 %) évoquent un mal-être profond. D'après l'enquête, le malaise est plus prégnant dans les secteurs de la finance, de l'énergie ou de la restauration collective, notamment pour les hommes. Touchés aussi, les domaines de la santé et de l'action sociale et les administrations publiques. Parmi les causes de stress, l'enquête invoque des phénomènes tels que la solitude ou la violence au travail ou encore le fait, pour les salariés, de devoir s'acquitter de tâches contraires à leur conscience professionnelle. Mais l'étude met en évidence un point majeur : le déséquilibre entre efforts et récompenses est au coeur de la souffrance au travail. Ainsi, les femmes qui ressentent un décalage entre leur investissement et les gratifications obtenues sont trois fois plus nombreuses que les autres à déclarer un trouble psychique. Pour les hommes, c'est 2,5 fois plus...

Les salariés sont donc en mal de reconnaissance. « Ils se tournent vers leur management car ils ont besoin de se sentir légitimes. Or on leur demande à la fois d'être plus autonomes et de se conforter à des consignes strictes, qu'ils doivent souvent transgresser pour parvenir à faire leur travail. Les pistes sont brouillées », constate Florence Osty, chercheur au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Lise).

Mesure difficile

Des pertes de repères qui, pour Monique Boutrand, secrétaire nationale à la CFDT-cadres, relèvent de dérives profondes : « Le travail et son contenu ne sont plus au coeur des préoccupations de la hiérarchie qui ne s'intéresse qu'aux résultats. Les cadres passent donc leur temps à faire du «reporting», sous forme de nombreux tableaux de bord à renseigner, qui s'agrègent avec d'autres. Cela dématérialise l'apport de chacun, au point que certains nous ont dit : «Est-ce que quelqu'un sait encore que j'existe ?» La reconnaissance, cela passe d'abord par des mots et des relations de travail personnalisées », estime Monique Boutrand.

Certains DRH en ont conscience. Ainsi, 82 % des membres de l'Association nationale des directeurs et responsables ressources humaines (ANDRH) jugent que « développer une vraie politique de reconnaissance au travail » est une arme contre le stress. Et 72 % d'entre eux ont mis en place des méthodes concrètes, comme les « félicitations pour le travail accompli », par mail, lettre ou contact direct tandis que 69 % incluent « la prise en compte de la difficulté ou de la charge de travail dans l'évaluation des résultats ».

A vrai dire, le manque de reconnaissance, de l'ordre du ressenti, se mesure difficilement. « La reconnaissance individuelle, c'est... assez compliqué », déclare Christian Lurson, DRH de Sodexo France, qui emploie 30.000 personnes. Certes des outils existent. En Franche-Comté, l'Agence régionale pour l'amélioration des conditions de travail (Aract) a élaboré un Diagnostic performance-reconnaissance. « A partir d'une série de questions, comme les salariés sont-ils responsabilisés dans leur travail ? Peuvent-ils innover ? Ont-ils confiance en leur chef ? Quelles sont les coopérations dans leur équipe ?, cet outil met en évidence les champs où se joue la reconnaissance », raconte Christelle Pierre, chargée de mission dans cet établissement.

Mais les entreprises hésitent à se les approprier. Et les clichés perdurent : nombre d'employeurs associent encore l'expression d'une reconnaissance à une récompense financière. « Si les entreprises pratiquent la reconnaissance non monétaire - remerciements verbaux ou écrits, proposition de participer à un groupe de travail, cérémonies de remise de diplômes ou de palmarès d'équipe -, elles redoutent de voir les salariés demander en retour une rétribution financière », renchérit Christophe Laval, consultant et auteur de « Plaidoyer pour la reconnaissance au travail ».

Maîtriser les fondamentaux

Pour de nombreux DRH, mieux vaut d'abord maîtriser les fondamentaux : salaires en phase avec le marché et équitables en interne, développement des compétences soutenu par un investissement dans la formation, système de promotion interne fluide : « Ce sont les piliers de base de la reconnaissance au travail, à partir desquels il est possible ensuite de bâtir des programmes plus spécifiques, juge Jean-Noël Thiollier, directeur emploi et rémunérations de Disneyland Resort Paris. Par exemple, nos 13.500 collaborateurs portent un badge avec leur prénom, quel que soit leur niveau hiérarchique. Ils sont reconnus comme des personnes. »

Pourtant, la reconnaissance ne passe pas nécessairement par le registre financier. « La reconnaissance est le «Couteau Suisse» du management », résume Jean-Pierre Brun, professeur à l'université de Laval de Québec. Et la communication joue un rôle fondamental. A commencer par le dialogue : « Les cadres doivent rencontrer les membres de leur équipe en dehors des choses qui ne vont pas, pour faire des retours sur le travail, apporter du soutien ou encore consulter les personnes compétentes sur un dossier », poursuit Jean-Pierre Brun.

De fait, les salariés sont demandeurs d'informations précise et qui les concerne. C'est un des constats des 15 groupes d'écoute qui ont réuni 150 collaborateurs chez Sodexo en décembre dernier. « Désormais, nous allons sortir un flash spécial à l'issue du comité de direction mensuel, relate Christian Lurson. D'autre part, outre la publication des postes sur l'Intranet, nous informerons nos équipes de qui a pris quelle fonction et pourquoi. » Chez Etde, filiale électricité de Bouygues Construction, les salariés peuvent interpeller le PDG dans un forum anonyme sur l'intranet : « La prise en compte de la parole des salariés au plus haut niveau est un signe fort de reconnaissance », précise Yves Laqueille, son DRH.

Par ailleurs, alors que les budgets se resserrent, les employeurs cherchent de nouvelles formes de rétribution. Pour saluer les efforts de ses troupes, Saretec, qui réalise des expertises pour les compagnies d'assurance, a accordé une « journée détente » à passer ensemble à ses salariés. De son côté, Sodexo met à l'honneur les collaborateurs qui ont obtenu leur certification à l'issue d'une formation qualifiante, lors d'une cérémonie de remise de diplômes. Quant à FedEx, le spécialiste de messagerie attribue des prix aux salariés qui se distinguent dans leur travail ou dans leurs actions d'amélioration du service aux clients.

Les entreprises se tournent aussi vers les managers de terrain. « Ils sont les premiers responsables RH et il faut qu'ils sentent derrière eux une direction forte qui les incite à entretenir des liens étroits et réguliers avec leur équipe », estime Sandrine Wetter, DRH de Saretec.

Petits remèdes

Chez le gestionnaire du réseau de transport électrique RTE, un projet Management, motivation et qualité de vie au travail a vu le jour : « Les responsables des managers de proximité hiérarchisent désormais les tâches qu'ils leur confient, afin que ces derniers puissent consacrer du temps à leurs collaborateurs. » Les managers de Disneyland, quant à eux, suivent systématiquement une formation où ils apprennent à valoriser les actions de leurs troupes et à les récompenser.

Autant d'initiatives louables. Toutefois, aux yeux de Florence Osty, elles ne sont que de petits remèdes pour soigner de grands maux. « Les salariés travaillent dans des organisations devenues un peu folles à force de flexibilité, de performance, et qui échappent à tout le monde et même aux dirigeants ! Il serait intéressant de réfléchir sur des cadres de travail qui favorisent les ressorts profonds de la reconnaissance... » La crise, avec son lot d'incertitudes, ne semble guère s'y prêter. Pourtant, pour les salariés qui resteront en poste, l'équité entre contribution et rétribution comptera sans doute encore plus...

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